“Au nord c’était les corons”… Cette phrase, cette musique c’est sûr que vous l’avez déjà entendu. Mais savez-vous ce qu’est réellement un coron ? Perso, j’ai longtemps chantonné cette musique sans le savoir… Il y a quelques semaines, nous avons découvert une partie du bassin Minier du Nord de la France, et nous avons enfin pu voir des corons en vrai. Mais pas que bien sûr ! Au programme de ce weekend, le Centre Historique Minier de Lewarde, le site minier de Wallers-Arenberg ainsi que les terrils et les fameux corons. De quoi avoir un bel aperçu de ce qui compose le patrimoine minier du nord de la France, située au cœur de la destination « Autour du Louvre-Lens » . Il y a d’autres sites sur le département, ainsi que dans le reste du pays, mais grâce à cet article, vous aurez une idée de ce qu’il est possible de voir en quelques jours.
✤✤✤
Bassin Minier du Nord de la France
Le bassin minier du nord de la France est un territoire situé dans la région Hauts-de-France, entre le Nord et le Pas-de-Calais. Il s’agit d’un paysage culturel de 4000 hectares marqué sur de nombreux aspects par l’exploitation du charbon, ayant eu lieu de la fin du 17e siècle jusqu’à la fin du 20e siècle. On y retrouve des anciens sites miniers bien sûr, mais aussi les terrils et les corons, partie intégrante des paysages du bassin minier. Depuis 2012, il est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Notre programme : arrivée en début d’après-midi le vendredi au site d’Arenberg, check-in au Spartiate pour la nuit et dîner à l’auberge du lièvre à côté. Le deuxième jour, nous avons visité les mines de Lewarde, le terril de de Rieulay (en mode sportifs et en mode gourmands), avant de partir vers Douai où nous avons passé la nuit et le dimanche. Mais ça c’est une autre histoire que l’on vous raconte dans cet article Visiter Douai et découvrir les fêtes de Gayant !
Site minier de Wallers-Arenberg
Le site minier de Wallers-Arenberg est également connu sous le nom de “creatives mines”. Célèbre depuis le tournage du film Germinal, il est aussi classé aux monuments historiques depuis 1992. En 2006, et en cohérence avec la reconversion d’autres sites du bassin minier, la communauté d’agglomération de la Porte du Hainaut ainsi que l’université de Valenciennes se lancent dans la réhabilitation du site. Comme dans une logique toute trouvée, le lieu devient un pôle d’excellence en image et médias numériques avec plus de 21 millions d’euros investis.
D’un côté, le site est donc composé de très nombreuses salles de production, avec du matériel de pointe, de l’autre, une partie musée est conservée.
Nous avons eu la chance d’avoir accès aux salles de tournages, qui sont rarement accessibles, en raison des nombreux tournages qui s’y font. Fameux fonds verts, rails de caméras, salles immenses, mais aussi régies ont ponctué notre visite. C’est vraiment très intéressant, et on aurait adoré y voir les acteurs en action !
De l’autre côté, on retrouve le musée, avec notamment la salle des “pendus”, la salle où les mineurs faisaient sécher leurs habits en fin de journée de travail. Mais aussi une reconstitution de mine où a été tourné le film Germinal.
L’extérieur du site est en accès libre, d’ailleurs dès votre arrivée vous aurez vu les chevalements (ou “chevalets”), structures caractéristiques des sites miniers. Cet élément est essentiel, car c’est grâce à lui que se faisaient l’extraction et la manutention des puits. Grâce à lui, on repère les mines au loin !
Si vous cherchez bien, vous apercevrez également l’une des plus petites salles de cinéma au monde, situé dans un élément pour le moins… insolite !
Cette visite nous a permis d’en savoir un peu plus sur la vie des mineurs, mais surtout d’apprécier une reconversion de site minier très réussie.
➺ Toutes les informations sur ce site ici.
Centre historique Minier de Lewarde
C’est simple, il s’agit du plus grand musée concernant la mine de charbon de France. Si la veille nous en avions déjà appris un peu sur les mineurs, ce site et cette visite sont beaucoup plus approfondis sur l’aspect historique. Si vous voulez tout savoir sur les mineurs, leur vie, leur condition de travail etc. c’est ce site qu’il ne faut pas manquer.
La visite est composée de deux parties distinctes : l’une qui est hors de la mine, l’autre, dans la mine.
A l’extérieur, on retrouve les fameux chevalements, mais aussi plusieurs machines, la salle des pendus, la salle des lampistes, les douches, ou encore une salle d’exposition.
Nous empruntons ensuite la passerelle que les mineurs empruntaient matin et soir, tous les jours de travail. Elle permettait les va et vient des différents wagons et voies ferrées sans danger. Nous arrivons dans une pièce surplombant l’arrivée du charbon sur des tapis, et où les femmes faisaient le triage.
Nous rentrons dans l’ascenseur menant à la mine, et notre guide nous met un enregistrement du bruit que l’ascenseur faisait à l’époque. Quel vacarme, j’ai l’impression que cela ne va jamais s’arrêter, c’est tellement angoissant que je commence même à me sentir oppressée. Quelle façon horrible de commencer sa journée de travail. Mais bien entendu, le pire n’est pas là. Le plus dur, ce sont les conditions en bas…
C’est parti pour une boucle de 450 mètres dans les tunnels. La visite est organisée de façon chronologique, elle permet de voir l’évolution des machines, des habits, du matériel, des normes de sécurité etc, de 1720 à 1990… C’est vraiment très intéressant, voir les changements de techniques et de conditions de travail, mais c’est aussi assez difficile… On se rend compte de la pénibilité du travail, des positions dans les veines de la mine… Auxquels il faut ajouter le bruit, la chaleur, parfois jusqu’à 44°, l’humidité, la faible luminosité… Je ne rentre pas dans les détails de la visite volontairement, pour ne pas vous gâcher l’expérience !
➺ Toutes les informations et horaires sur le site officiel ici.
Le témoignage d’un ancien mineur
La cerise sur le gâteau pour compléter la visite de la mine de Lewarde, l’intervention d’un ancien mineur! M. Jack a passé 24 ans dans la mine ! Il est vraiment passionnant et l’entendre raconter sa vie de minier était vraiment poignant… et drôle ! Car il raconte cela avec un humour déconcertant ! Anecdotes, journées typiques, mais surtout première journée à la mine, ce moment fût l’un de mes préférés !
Les terrils
Les terrils font partie intégrante des paysages de bassin minier. Il s’agit d’une colline artificielle créée par accumulation des déchets provenant des mines. Au nord de la France on en recense 340 ! Nous avons pu en voir deux.
Le terril de la mare à Goriaux se situe près du site de Creative Mines. Nous y avons été assez rapidement par faute de temps malheureusement, mais cela nous a permis de voir immédiatement à quoi cela ressemble.
Près du site minier de Lewarde, c’est le terril de Rieulay que nous avons pu découvrir ! Nous avons parcouru une immense boucle en vélo, des pistes cyclables étant aménagées pour les locaux et pour les touristes. Au centre, un lac où l’on découvre des baigneurs et des activités nautiques telles que le pédalo par exemple. De l’autre côté, c’est une réserve ornithologique que l’on retrouve ! En effet, les terrils possèdent une faune et une flore unique, certains étant devenus des références de biodiversité dans la région. C’est vraiment fou de voir la végétation qui s’est développée ici !
Les Corons et les cités minières
Après avoir parcouru le terril à vélo, nous continuons notre balade à Pecquencourt pour voir les cités minières : la cité pavillonnaire Lemay et la cité jardin Sainte-Marie. Les corons ou les cités minières sont les habitations ouvrières typiques des mineurs. On parle de quartiers d’habitation familiaux entiers, avec ces petites maisons typiques à un étage, étroite et possédant un petit potager à l’arrière. Cette balade permet aussi d’observer l’évolution architecturale de ces maisons. Aujourd’hui certaines sont toujours habitées par des mineurs, ou des veuves de mineurs.
Bassin Minier : le coin pratique
Comment venir et circuler ?
Pour découvrir le bassin minier on vous conseille d’être véhiculé, car en transport c’est assez compliqué. Nous avons pris le train jusqu’à Douai, puis nous étions véhiculés sur place.
Où dormir ?
Nous avons dormi dans un super endroit ! Le Spartiate est un lieu convivial situé en pleine naturel, et respectueux de l’environnement. Toute la structure est en bois, entourée de champs, en lisière de la forêt de Saint-Amand-les-eaux. Totalement au calme, on entend seulement les oiseaux et les croassements des grenouilles de la mare du fond du jardin. On se sent seuls au monde ! Et bien sûr, pas de wifi ici ! On déconnecte à 100% ! Pour nous accueillir, Marie Noël à tout prévu, bière, jus de pommes locaux, et… tarte aux maroilles ! Un délice ! On vous recommande vivement cette adresse pour découvrir le bassin minier du nord de la France, ou simplement pour un weekend au calme !
Où manger ?
➺ Auberge du lièvre : idéale si vous dormez au Spartiate, car elle se situe à 300 mètres du gîte. Avec peu de plats à la carte, tout est frais, et de la région !
➺ Les chevrettes du Terril : gros coup de cœur pour ce lieu atypique ! Ici on déguste des planches locales au milieu de… biquettes ! Elles se nourrissent du pâturage du terril, ce qui permet l’entretien de la réserve, de façon naturelle. Au menu, crottins, fromages frais, fromages blancs, mais aussi rillettes, jus de fruits, et bières locales. Une belle dégustation qui permet aussi d’en savoir plus sur cet élevage et cette fromagerie atypiques. Des visites pédagogiques sont également proposées par les propriétaires, et il est même possible d’organiser des réunions sur place. On a adoré ce lieu insolite, qui s’intègre parfaitement dans les paysages du bassin minier.
✤✤✤
Nous ne connaissions quasiment rien au bassin minier du nord de la France avant ce week-end. Autant vous dire que nous avons eu un très bon aperçu de ce que l’on peut visiter et découvrir. En plus de l’aspect historique et du devoir de mémoire, nous avons trouvé que les sites ont parfaitement été reconvertis. Le programme que nous avons effectué permet de réellement voir tous ses aspects : musée, site réaménagé, mais aussi terrils et cités minières qui témoignent de la vie des mineurs.
Nous tenons à remercier chaleureusement les tourismes de la Porte du Hainaut, Autour du Louvre Lens ainsi que Coeur d’Ostrevent Tourisme pour l’organisation de ce weekend, ainsi que tous leurs partenaires. Ce programme était parfait pour en apprendre plus sur le patrimoine du bassin minier du nord de la France.
C’est un grand patrimoine le bassin minier ! Ce qui est top, c’est qu’il y a encore des musées pour vivre cette expérience de nos ancêtres et voir les lieux se reconvertir comme pour faire naître le Louvre-Lens 🙂
Oh oui ! On est d’accords ! Et je sais qu’on en a vu qu’une petite partie !